Les peintres, les sculpteurs écrivent
Lélo Fiaux

Date/heure

Lecture vivante par Catherine Kunz, comédienne
Les peintres, les sculpteurs écrivent
Textes rassemblés par Christine Barbey

Lélo Fiaux «Journal et correspondance»

Londres, 7 novembre 1931
On se réveille sur un jour puis, comme cent express l’état des choses accapare l’esprit. On se souvient ce présent, l’instant.
Le corps est tiède muni de sa nuit de rêves. Le lit pâle dans le gris d’un matin pluvieux. Matin de lent brouillard, minute où l’âme se réjouit de rien. Londres, les autos roulent à gauche, cela me met dans des états de frayeurs angoissantes. De monstrueux taxis se promènent dévotement comme de vieilles femmes à hauts chapeaux violets et emplumés. Réjouissons-nous. Notre ambiance. Elle dort doucement contre la joie. La tristesse est ailleurs, mais elle vit dans cette chambre beige et verte. Le plancher noir.
Les flammes retenues et disciplinées du petit poêle.
Je déteste ces flammes où il me faut pourtant me réchauffer. Des oiseaux passent par poignées et mes vitres fiévreusement se mettent à les saluer.
Des cheminées en désordre fument furieusement. Une feuille, mille feuilles jouent dans des coins de maisons.

Durée : 1h15

Entrée libre au chapeau